Ngor village
Si vous avez un peu de temps à Dakar, il faut absolument visiter le petit village de Ngor et surtout rencontrer des habitants qui vous expliqueront le « fonctionnement » du village.
« Petit Ngor » présente la particularité d’être constitué de petites ruelles en sable où on ne peut accéder en véhicule. Ces petites ruelles peuvent constituer un vrai labyrinthe pour les personnes qui ne connaissent pas ou qui n’ont pas de sens d’orientation, mais vous trouverez toujours quelqu’un (en particulier des enfants !) pour vous reconduire à votre point de départ ou d’arrivée.
Ngor est un village de pêcheurs.
Une coopérative existe. Chaque soir, les pêcheurs ramènent leur pêche à cette coopérative. C’est ensuite divisé en trois parties :
– une partie qui revient au pêcheur pour nourrir sa famille.
– Une partie qui est vendue par la coopérative et dont l’argent revient au pêcheur.
– une patie qui est vendue par la coopérative également mais dont les bénéfices sont gardés par la coopérative. Cet argent vient alimenter une sorte de « caisse commune » qui sert à la fois de « sécurité sociale » pour les pêcheurs mais aussi et surtout pour l’entretien, la réparation des pirogues.
Ce système permet au pêcheur de bénéficier d’une sorte de soutien solidaire. Le jour où une pirogue est trop usée, les pêcheurs peuvent ainsi la réparer ou en racheter une neuve, chose qu’ils ne pourraient pas forcément faire s’ils étaient seuls.
Les pêcheurs gagnent certes un peu moins que s’ils gardaient toute leur pêche pour eux, mais au final la plupart préfèrent ce système.
Ngor possède son propre tribunal pour régler les « petites affaires ».
Ce tribunal est constitué d’un conseil de sages. Il s’agit des anciens du village, tous âgés de plus de 80 ans. Ils sont une vingtaine à faire partie du tribunal et sont reconnus par la population qui les respecte beaucoup.
Un djumbé dans l’enceinte du tribunal permet de taper un certain nombre de coup avant un jugement pour annoncer de quel « délit » il s’agit.
Lorsqu’il s’agit d’un problème entre hommes, la peine généralement infligée est de priver la famille du fautif de sa pêche pendant 1 ou plusieurs jours en fonction de la gravité du problème. En fait, seule la partie de la pêche qui sert à nourrir sa famille lui est remise. Mais il ne gagne pas d’argent correspondant à ce qu’il a pêché, durant la durée de la « peine ».
Pour les problèmes entre femmes (les crépages de chignon !) la femme qui a fait une faute se voit généralement consignée au fumoir à poisson pendant plusieurs jours ! C’est considéré comme une punition car le travail au fumoir n’est pas des plus agréables, ne serait-ce qu’à cause de l’odeur !!!
Ce genre de peines arriveraient à dissuader les habitants de mal se comporter. D’où une relative bonne ambiance dans le village !
Si vous visitez le village, vous pouvez en profiter pour rendre une petite visite à l’école du village : l’école El Hadji Baytir Samb, où vous serez toujours bien reçus.
N’hésitez pas à amener quelques fournitures scolaires (cahiers, stylos, crayons, ardoises, craies…) que vous remettrez aux professeurs ou au directeur de l’école qui les remettront aux élèves les plus démunis.
Voilà Ngor présentée par Gilliane.
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